Résolution 819
Bosnie. 1995. Jean-René Ruez (Benoît Magimel), jeune capitaine de police, enquête sur la disparition de milliers de civils de confession musulmane à Srebrenica. Par le biais de témoignages de survivantes et le soutien des diplomaties internationales, Ruez ne tarde pas à lever le voile sur le mystère du massacre.
Le désir de fiction auquel aspire Résolution 819 succombe facilement au danger de la reconstitution pure, étape par étape, sur un mode d’investigation simpliste. Vu la nature du massacre des huit mille Musulmans de Srebrenica -considéré, rappelons-le, comme le génocide le plus dévastateur depuis la Seconde guerre mondiale- on pourrait reprocher au réalisateur son manque de radicalité quant à cette violence sourde et inhumaine, qui tente tant bien que mal de s’exprimer à travers des séquences de fusillades ou d’agressions en tous genres.
Le film se contente d’exhiber ces femmes éplorées, éprouvant le manque inconsolable de leur défunt mari, fils ou frère injustement anéantis. Ce pathos dégoulinant finit par entacher l’aspect documentaire du film, et ce qu’il nous reste de compassion croule sous l’obscénité de l’ensemble.