Repo Men
Commençons par une définition : un Repo Man est un agent spécialisé dans la récupération d’organes, achetés par des clients devenus insolvables. Passé le stade des avertissements et des lettres recommandées, l’Union, une mystérieuse organisation qui règne sur ce marché vital, envoie ces huissiers du troisième type, qui n’hésitent pas à ôter des pauvres victimes un rein ou un foie qu’ils auraient oubliés de payer.
L’action se situe bien sûr dans le futur et, comme dans tout bon film d’anticipation, s’amuse à radicaliser (un peu) l’une des tendances de nos sociétés de consommation modernes. Un jour, Rémy (Jude Law, dans un rôle d’actioner assez nouveau), est victime d’une crise cardiaque et se réveille un matin avec un cœur flambant neuf et une facture salée à payer. Mais son opération a produit un effet indésirable. Depuis, Rémy a perdu l’ardeur et la foi en son travail. Le Terminator de la récupération d’organes est devenu un tire‑au‑flanc qui accumule bientôt des montagnes de dettes. L’Union envoie alors son propre coéquipier et ami d’enfance (Forest Whitaker) afin de récupérer son dû.
Si le sujet est passionnant et aurait pu, entre d’autres mains, aboutir à un grand film, Miguel Sapchnik (réalisateur sur la série Dr House) opte pour un traitement potache et bardé de références, de Brazil à Blade Runner en passant par Minority Report et Crash. Reste un divertissement ultra‑gore, mis en musique avec fougue, mais qui effleure à peine la réflexion propre au genre (voir la fin pas politiquement correcte). De l'action pure mais efficace.