Regression
Minnesota, 1990. L’inspecteur Bruce Kenner (Ethan Hawke) enquête sur une sordide affaire de viol sur une adolescente de 16 ans. La victime Angela Gray (Emma Watson) accuse son père, lequel ne tarde pas à avouer sa culpabilité. N’ayant toutefois aucun souvenir de ses actes, il subit une thérapie de régression ordonnée par le professeur Kenneth Raines (David Thewlis). Bientôt, ses souvenirs révèlent l’existence d’une secte satanique.
Après un détour par le péplum philosophique (Agora, 2009), le maître du cinéma de genre ibérique retourne aux sources avec ce thriller onirique inspiré de faits réels. Le moyen scientifique requis afin d’élucider les faits n’est qu’une passerelle parmi d’autres dans la mesure où les nuits de Kenner, rationnel et agnostique, ne tardent pas à être peuplées de disciples de Satan encapuchonnés.
L’espace des rêves envahit par ailleurs le champ entier de Regression : l’intuition de présences menaçantes dans les rues humides de la ville ou de citoyens lambda susceptibles de pactiser avec l’au‑delà fait habilement basculer l’inspecteur dans un monde fantasmé et fantasmatique. En brouillant de nouveau la frontière entre le réel et le vraisemblable, Amenábar s’impose sans aucun doute comme le cinéaste de l’entre‑deux.