Red State
En répondant à une annonce coquine sur internet, Travis (Michael Angarano) et deux de ses amis sont loin de se douter du piège qui leur est tendu par une secte d’extrémistes catholiques.
Accoutumé aux comédies (Clerks, Chasing Amy, Jersey Girl), le réalisateur Kevin Smith fait son retour avec un film pamphlétaire, traversé par un mélange des genres savamment dosé. Le pasteur Abin Cooper (Michael Parks), leader du groupuscule d’illuminés, s’inspire ici du révérend Fred Phelps, homophobe en puissance réputé outre‑Atlantique. D’ailleurs, au début du film, la manifestation anti‑gay n’est autre qu’un clin d’œil à ses agissements, suite à la mort d’un homosexuel assassiné.
Smith s’attaque en fait aussi bien au fondamentalisme religieux qu’au gouvernement claudicant de l’Amérique post‑11 septembre, où les intégristes hystériques ne valent pas mieux que les forces de l’ordre attifées d’une incompétence consternante. La tuerie finale, opérant entre le huis clos et l’extérieur, n’est pas sans rappeler l’inquiétante configuration d’Assaut de John Carpenter, et quelques répliques cinglantes ne sont pas loin d'évoquer l’humour noir de Quentin Tarantino (du reste, Michael Parks, alias Earl McGraw, est un habitué de sa filmographie). Une petite bombe délicieusement corrosive.