Rebel Moon partie 1 - Enfant du feu
Une paisible colonie sur une lune lointaine, soudain menacée par les armées d'un tyran, place tous ses espoirs de survie entre les mains d'une mystérieuse inconnue.
Moon du gnou
Mais qu’est‑il arrivé au réalisateur de Watchmen et de 300 ? Vendu comme le « Star Wars de Netflix », le film de SF de Zach Snyder partie 1 (la partie 2 arrivera le 19 avril) semble avoir été pondu par une IA mal programmée à laquelle on aurait demandé de mixer Star Wars Épisode IV avec un remake cosmique de Sept mercenaires. On n'est donc pas étonnés de trouver des personnages tous plus stéréotypés les uns que les autres, à commencer par son héroïne, Kora, dont le personnage est tellement un aimant à clichés que même son interprète, la talentueuse Sofia Boutella, ne parvient pas à le rendre consistant.
Dans son sillage, se bouscule une ribambelle de bellâtres huilés comme des poêles à crêpe, le teint halé et l’œil torve, qui déblatèrent des dialogues d’une indigence rare. Les personnages sont à tel point des avatars insipides de Star Wars que l'on peut même s’amuser à se demander qui est qui. En réalité, on se rend compte que le scénario pompe quasiment intégralement une séquence entière de Star Wars Épisode IV.
Le jeu des 7 erreurs
Zach Snyder ne se contente pas de copier allégrement George Lucas, il alimente également son imaginaire en pillant tellement de films qu’il est difficile d’en faire la liste exhaustive. En tête quand même : Les sept mercenaires de John Sturges, remake des Sept Samouraï de Kurosawa. À ce point, ce n’est plus un emprunt, ni même un pillage, c’est un vol qualifié, et la bande‑annonce de la partie 2 semble confirmer cette impression : enjeux dramatiques, personnages, histoire et thématiques sont identiques. Sauf que le cinéaste a beau emprunter à d'autres tout ce qu'il peut, rien n’y fait, la magie n'opère pas.
Il faut dire que Zach Snyder s’arrange pour rendre son scénario le plus lourdingue et indigeste possible avec un rendu formel d’une laideur consommée. Exemple : il n’y a pas un seul plan du film qui soit net à 100%. Pas un. Le metteur en scène s’amuse à systématiquement flouter tout ou partie de chacune de ses images pour une raison inconnue ‑probablement artistique et/ou technique (le film est tourné en studio)‑ qui nous échappe encore.
Ajoutez à cela une musique tonitruante, des effets spéciaux si approximatifs que lors de la séquence de dressage d'une corneille géante, on se croirait carrément revenu au Flash Gordon de Mike Hodges qui date de 1980, c’est dire. Et cela continue avec des ralentis fétichistes et outranciers à gogo. Au final, le film finit par être épuisant à regarder et donne un aperçu assez effrayant de ce que pourrait être un film écrit et réalisé par une IA où tout est recyclé et sonne terriblement faux, à l'image de cette scène consternante où une jeune fille place une couronne de fleurs sur la tête d’un robot idiot, qui s’en émeut… Pas nous.