Ray Donovan saison 6
Suite à la mort de sa femme Abby, la vie personnelle de Ray Donovan (excellent Liev Schreiber dans un rôle taillé sur mesure) est à l’image de sa vie professionnelle, un véritable désastre. Il tente alors de se suicider et ne doit la vie sauve qu’à l’intervention de Mac (Domenick Lombardozzi), un policier (ironie du sort) avec qui il va développer une histoire d’amitié. Mais les choses sont loin de s’arranger, surtout lorsque Sam Winslow (Susan Sarandon, évidemment parfaite) lui propose un nouveau travail.
Exit Los Angeles. À la recherche d'une nouvelle ambiance, de nouveaux décors (toujours sélectionnés avec soin), la showrunner Ann Biderman offre un nouveau terrain de jeu à Ray Donovan, qui arpente désormais la ville de New York telle un pauvre hère en proie à une énergie noire autodestructrice. Un nouvel environnement iconique et majestueux qui transcende littéralement cet homme en lutte perpétuelle contre les autres et surtout lui‑même. S'il n’est clairement pas à sa place, il en impose, tel un lion de la savane déambulant dans la jungle urbaine de Manhattan.
Toujours brutales, les rencontres (plus mauvaises que bonnes) se multiplient, les cadavres s’accumulent et les coups pleuvent comme autant les symboles d'un passé et d'une famille que Donovan porte comme un véritable fardeau. Et si, trauma d'enfance oblige, le ton est toujours aussi sombre, jamais la série ne se départ de son humour noir cinglant, jamais là où on l'attend. Et à ce jeu‑là, Jon Voight (le père de Ray, ex‑taulard roublard et menteur) excelle.
Petits bijoux d'écriture maîtrisée, tous les autres personnages (Eddie Marsan, Devon Bagby, Susan Sarandon, Katherine Moennig) frisent eux aussi le grand cinéma (mention spéciale dans cette saison à la mamie voleuse irlandaise et à son jeu délirant). Au final, un régal de saison 6 dont la partition est parfaitement calibrée jusqu’à un final salutaire pour son héros. La meilleure saison de Ray Donovan ? En tout cas un tour de force pour une série qui s'apprête à dévoiler sa septième saison. Vivement.