par Paco Altura
28 décembre 2013 - 10h47

Rampart

année
2011
Réalisateur
InterprètesWoody Harrelson, Ben Foster, Cynthia Nixon, Anne Heche, Ice Cube
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Ripou, macho, menteur, assassin. Dave Brown, policier patrouilleur de Los Angeles, a un lourd passif. Accusé de violences par sa hiérarchie et de négligences par sa famille, il va vivre une véritable descente aux enfers.

Sur le papier, Rampart a tout de l’événement : un scénario cosigné par le pape du polar James Ellroy, un acteur intense (Woody Harrelson), une hallucinante galerie de seconds rôles (Sigourney Weaver, Steve Buscemi, Cynthia Nixon, Anne Heche…). Alors pourquoi cette chronique de la chute d’un ripou du LAPD finit‑elle dans une impasse, gisant dans une mare d’ennui profond ?

Le principal suspect, Woody Harrelson, est un habitué des interprétations fiévreuses, voire outrancières. Il s’agit là pourtant d’une fausse piste tant l’acteur contient son énergie et crée même une intéressante bombe à retardement émotionnelle. Oren Moverman, le réalisateur, fait un larron plus crédible : sa réalisation maniérée et son obstination à créer de « beaux plans », magnifiés par la photographie de Bobby Bukowski, méritent une inculpation de complicité. Car cette esthétique, certes, ultra‑léchée, s’avère surtout un total contresens visuel à l’histoire crapoteuse racontée.

Mais le vrai coupable, celui qui a exécuté salement le film d’une balle dans la nuque, est James Ellroy lui‑même. Ellroy dont le scénario recycle tant de vieilles lunes sur la corruption policière qu’il les essore. Ellroy qui déteste tellement son personnage qu’il le dépouille de tout semblant d’humanité ou d’un minimum d’empathie. Ellroy qui, à force d’ellipses paresseuses, laisse un sale goût en bouche aux gourmets qui avaient vibré à sa plume corrosive sur L.A. Confidential.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
02/01/2014
image
BD-50, 108', zone B
2.40
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Anglais DTS-HD 5.1
Français DTS-HD 5.1
sous-titres
Français
8
10
image
Diurne ou nocturne, la photo hyper‑élaborée de Bobby Bukowski (détails, éclairages) est sublimée par un master d’excellente qualité. Le seul problème, ainsi que nous le notions dans la critique, est que cette photographie est un monstrueux contresens esthétique par rapport à l’histoire.
7
10
son
Le DTS 5.1 fait son boulot, rien à dire, notamment dans les ambiances de boîte de nuit ou lors d’une scène de piscine sous la pluie. Mais ce luxe sonore se justifiait‑il vraiment dans la mesure où la bande-son ne réserve aucun moment de bravoure notable à l’exception d’un spectaculaire (mais très court) accident de voiture ?
2
10
bonus
- Coulisses du film (30')
- Commentaire du réalisateur
- Bande-annonce
Ces coulisses (en fait des interviews des principaux protagonistes du film) sont éclairantes en ce sens que chacun y donne sa vision du personnage de Dave Brown. Et que toutes ces perceptions sont contradictoires les unes avec les autres ! Dis Monsieur Metropolitan, on a oublié les sous-titrages français sur le commentaire audio du réalisateur ? C'est rare pourtant… Seuls les anglophones purs et durs pourront donc hélas en profiter.
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