Rabbit Hole
Après le déroutant Shortbus en 2005, on attendait un peu John Cameron Mitchell au tournant. Avec Rabbit Hole, l’homme change de braquet et signe un film de deuil dans lequel Rebecca (Nicole Kidman, parfaite) et son mari Howie (Aaron Eckhart) tentent de reconstruite leur vie, huit mois après la disparition tragique de leur jeune fils. Lui regarde en boucle des vidéos du passé, et elle, devenue frigide, s’enfonce dans la solitude.
Si le film évite le piège du pathos, il atteint assez vite ses limites : constant et légèrement apathique, le rythme empêche le récit de décoller, comme si tout était joué dès le premier quart d’heure. Et en dépit de quelques séquences de comédie bienvenues (les échanges mère‑fille), Rabbit Hole n’avance que pour Nicole Kidman, visiblement en piste pour un Oscar qu’elle n’a pas eu. On se demande enfin ce qu’est devenu le titre et sa référence à l’univers onirique de Lewis Carroll, tant ce « trou de lapin » ne débouche sur rien.