Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon Dieu ?
Retour chez les Verneuil, famille petite‑bourgoise qui a précédemment vu débouler dans sa vie quatre gendres (très) inattendus (Ary Abittan, Medi Sadoun, Frédéric Chau, Noom Diawara, voir Qu'est‑ce qu'on a fait au bon Dieu ?). Au‑delà de leurs relations parfois houleuses avec le patriarche (Christian Clavier, encore parfait), renvoyant sans discontinuer les maris de ses filles à leurs origines, c'est la France dans son ensemble que les quatre gendres décident de quitter, emmenant avec eux femmes et enfants. Pas assez compétitive pour l'un, insécure envers les Asiatiques pour l'autre, etc., chacun a sa raison, bonne ou mauvaise, de prendre le large. Oui mais voilà, si papa et maman Verneuil châtient bien, c'est aussi qu'ils aiment beaucoup. Ils décident de sortir le grand jeu pour tenter d'inverser le cours des choses.
Il faut bien tout le talent de Christian Clavier et quelques (rares) scènes savoureuses pour nous faire sourire tant cette suite, qui ne bénéficie plus de l'effet de surprise, manque de piquant, de relief et finalement d'irrévérence, tant du moins de vue de l'intrigue qui ne surprend jamais, que du discours (facile, après tout, d'égratigner tout de monde mais pas trop quand même).
À force de grossir le trait sur un scénario patapouf (il y a aussi un mariage lesbien dans l'air et un migrant de passage qui n'avait rien demandé), Philippe de Chauveron ne fait qu'ajouter des étages de crème à un gâteau déjà bien gras. Et s'il pose la question de savoir si l'on peut tout dire au cinéma, il semble se censurer lui‑même (un comble) avec un happy end si téléphoné qu'il vaut mieux en rire, en effet.