Prison Break saison 3
Après une première saison palpitante ayant enregistré un succès phénoménal à travers le monde et propulsé au rang de stars ses principaux protagonistes, la seconde saison de Prison Break déçoit. Sortis du milieu carcéral (le film de prison est un genre à lui tout seul), les personnages dont on connaît déjà tous les secrets deviennent l'unique support narratif du deuxième volet. Le thème de la cavale développé sur les vingt-deux épisodes séduit moins que l’ambiance froide et austère de Fox River, la prison où étaient enfermés Scofield et consorts.
Conscient des raisons de cette désaffection du public, Paul Scheuring, le créateur du show, décide pour la saison 3 d'inverser les rôles et de jeter à nouveau Scofield en prison. Cette fois, il est retenu prisonnier dans une geôle pourrie du Panama, à charge de son frère, Lincoln Burrows (Dominic Purcell), de le faire sortir en limitant la casse (comprenez les morts).
Le cadre carcéral évolue lui aussi. Exit Fox River, ses matons vendus, son organisation interne très hiérarchisée et ses recrues lubriques. Bienvenue à Sona à Panama City. La règle : aucune règle. Dans cet endroit (ambiance New York 1997 de Carpenter), les prisonniers sont livrés à eux-mêmes et constamment soumis à la loi du talion.
En dépit d’un retour aux sources (les personnages phare de la série repassent par la case départ), le charme, la surprise et le suspense ont pris la poudre d'escampette. La relation ambiguë entre les deux frères (dans la saison 1, Michael se sacrifiait pour sauver Lincoln sans savoir s’il était coupable ou non) est réduite à sa portion congrue. Enfin, la théorie du complot peine à trouver sa place et des rebonds.
Reste le charisme des héros de la série (ou plutôt anti-héros), de T-Bag le pervers barré à Lincoln et ses fronçages de sourcils aussi célèbres qu'énigmatiques, en passant par Michael et ses tatouages so sexy (qu'on ne voit d'ailleurs quasiment plus), ou encore Alex l'agent du FBI amateur de poudreuse. Bref, la saison 3 de Prison Break est descendue de son panthéon mais n'en reste pas moins le moyen idéal de dévorer des heures et des heures de thriller rondement mené à moindres frais.