par Nicolas Bellet
14 février 2025 - 09h43

Présence

année
2025
Réalisateur
InterprètesLucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang, Eddy Maday
éditeur
genre
sortie salle
05/01/2025
notes
critique
4
10
A

Une famille emménage dans une grande maison de banlieue. Rapidement, la cadette ressent une présence. Leur nouvelle demeure est en effet habitée par un esprit qui ne peut la quitter…

 

Maison close
Drôle de parcours que celui de Steven Soderbergh, enfant prodige d’Hollywood consacré à Cannes pour son premier film et qui alterne depuis les œuvres personnelles (Sexe, mensonges et vidéo), les blockbusters (la série des Ocean’s) et les films expérimentaux (Paranoïa), à raison d’un par an au cinéma ou sur plateforme. D’ailleurs, le prochain, The Insider, est déjà tourné…

 

Présence appartient clairement à la troisième catégorie. Le réalisateur se fait plaisir en réalisant un huis‑clos entièrement en caméra subjective et en plans‑séquences mais oublie malheureusement un peu le spectateur. Enfermé dans sa mise en scène formaliste et rigide, le film devient rapidement une œuvre répétitive, voire soporifique.

 

Signé David Koepp, le scénario assez malin n’évite pas pour autant un certain classicisme autour d’un thème plus qu’éculé. Car au‑delà de l’idée de proposer un film raconté (et visualisé) du point de vue d’un fantôme, le scénario dénote d’un manque d’imagination ou a minima d’ambition. Depuis Poltergeist, on est tout de même en droit d’attendre un peu d’originalité dans les histoires de maison hantée. Ici, rien de cela, hormis peut‑être un twist final tarabiscoté qui lorgne un peu trop vers Shyamalan.


Les héros du film, Rebekah (Lucy Liu) et Chris (Chris Sullivan), et leurs deux enfants adolescents, Tyler (Eddy Maday) et Chloe (Callina Liang), sont d’une platitude laborieuse, sans la moindre aspérité et sans réel intérêt malgré leur qualité d’interprétation.

 

Esprit es‑tu là ?
Mais il serait bien naïf de croire que Steven Soderbergh a seulement voulu proposer un simple exercice de style, aussi réussi soit‑il. Cette idée géniale de cinéma, en mode « POV fantôme », se révèle vite assez dérangeant pour le spectateur, de fait placé malgré lui en position de voyeur. Et c’est sans doute ce malaise que cherche le réalisateur.


Présence n’est donc pas tant un exercice à la Black Mirror/4ᵉ dimension qu’une tentative de déstabilisation du spectateur/voyeur. Il n’y a plus de quatrième mur, les secrets personnels des personnages sont sans cesse convoqués sans être explicités et finalement le malaise se crée indéniablement. Le film d’horreur dont nous sommes les héros, voilà en quelque sorte l’expérience proposée par ce film. Malheureusement, faute d’imagination scénaristique, celle-ci tourne à vide.

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