Pontypool
Canada. Grant Mazzie (Stephen McHattie) est le principal animateur de la station de radio de Pontypool. En cette période de froid hivernal, il prend l’antenne comme à son habitude. Néanmoins, ce jour‑là, rien ne paraît normal, les auditeurs appellent chacun leur tour et semblent terriblement paniqués. Leurs messages incohérents marquent le commencement d’une folie collective. Grant les entend qui tentent d’échapper à une étrange menace ou s’entre‑tuer. Le danger est imminent, l’animateur vedette et son personnel ne tardent pas à être pris au piège.
Dans Pontypool, la menace arrive de loin, se vit à distance, par le biais de dialogues qui n’en finissent pas. Puis, au fur et à mesure, le chaos prend de l’ampleur, par bribe, jusqu'à l’invasion que l’on n’espérait plus. En effet, vivre l’horreur à distance peut devenir ennuyeux dès lors que la traditionnelle structure en huis clos (privilégiant le statisme jusqu’à l’agacement) enclave les personnages et ne leur donne qu'un seul droit, celui de parler.
Mais très vite, on se met à regretter les bons vieux réflexes de survie (moyennant des séquences d'action pure) que l’on retrouve dans le cinéma de George Romero ou dans L'invasion des profanateurs de Siegel, dont ce film exploite mollement l'argument de départ. Intention similaire, certes, mais l’expérience de l’apocalypse par procuration nous laisse de marbre.