Point Break
Kathryn Bigelow, réalisatrice qui compte plus que jamais à Hollywood, à qui l'on doit Strange Days (1996), Démineurs (2008) et le puissant Zero Dark Thirty (2012) sur la traque de Ben Laden par la CIA, a dû avaler l'œilleton de sa caméra en découvrant le remake de son propre film (Point Break, 1991) par Ericson Core, directeur photo de Fast & Furious premier du nom, celui de Rob Cohen, et Daredevil.
Mêmes personnages, mêmes braquages, mêmes scènes extrêmes à couper le souffle, même ambiguïté entre le Bien et le Mal pour cet agent de la CIA qui épouse dangereusement les théories fumeuses de ses cibles, mais pas du tout le même effet pour le spectateur. Certes, Ericson Core a pris le temps et les moyens de filmer des scènes d'action d'une beauté à couper le souffle, mais sa fable éco‑guerrière ne tient pas plus d'une minute, enchaînant poncifs et dialogues d'une vacuité sans nom.
Avec un budget pratiquement quatre fois supérieur à celui du film original (100 millions de dollars contre 24), Ericson Core et son scénariste Kurt Wimmer (Total Recall le remake) accouchent d'un gros clip d'inspiration écolo surgonflé façon Xtreme Games. Un ratage malgré une 4K sublime.