Pixels
Des aliens se croyant menacés attaquent la Terre en employant des personnages de jeux vidéo des années 80, trouvés dans une sonde spatiale. Le président américain fait appel à ses copains, anciens gamers et geeks en panne, Sam, Eddie et Ludlow, pour repousser l'invasion et sauver l'humanité.
Quelques minutes avec Adam Sandler (Sam) suffisent à prendre conscience du naufrage à venir. L'acteur comique, le regard terne et pétillant comme une porte de frigidaire, a clairement compris qu'il était embarqué dans une galère. Ici, pas d'ode aux jeux vidéo d'antan, pas de ping‑pong visuel ou narratif sur des figures de la culture populaire des années 80. Pas plus de scénario, d'ambiance ou, soyons grossiers, de personnages ‑hormis peut‑être Eddie, amusant tricheur lubrique incarné par un Peter Dinklage en conditionnelle de Game of Thrones‑.
Ce festival sans âme de clichés sur les gamers est une véritable farce crachée, à coups de millions de dollars d'effets spéciaux bling‑bling, à la face de ceux qui se sont usé la rétine sur Pac Man ou ruiné la paume des mains en affrontant Donkey Kong. Les rares idées visuelles du film (l'attaque de New York) ont été intégralement pillées au fabuleux court métrage éponyme de Patrick Jean.
Que l'on soit amateurs de jeux d'antan ‑le rétrogaming‑ ou pas, les 88 millions de dollars attribués au budget de ce film constituent autant de raisons de ricaner (pleurer ?) sur la sinistre étendue désertique qu'est devenu le système créatif à Hollywood.