Phénomènes paranormaux
Nome, une petite ville isolée d'Alaska. La psychologue Abigail Tyler, qui vient de perdre son mari, va être confrontée à des événements pour le moins étranges. Ses patients semblent tous souffrir du même mal : la nuit, durant leur sommeil, ils se sentent observés par une chouette blanche qui les terrorise. Pour en savoir plus, Tyler va tenter une séance d'hypnose sur l'un d'entre eux. Mais tout va tourner au cauchemar…
Depuis Le projet Blair Witch, la phrase « inspiré de faits réels » est devenue un véritable label commercial supposé attirer le chaland en mal de sensations fortes. Si cette pratique ne date pas d'hier (voir Amityville, la maison du Diable ou Massacre à la tronçonneuse), elle s'est généralisée depuis quelque temps, producteurs et réalisateurs n'hésitant pas à faire preuve d'une rare malhonnêteté pour faire le buzz sur la toile.
Dernier en date, Phénomènes paranormaux pousse l'exercice à son paroxysme, alternant en split screen (écran partagé en vignettes) scènes de fiction et supposés documents d'archives où l'on assiste au témoignage de la « vraie » Abigail Tyler (elle‑même incarnée par une actrice au visage inconnu). Pis, Milla Jovovich, avant le début du film, s'adresse au spectateur face caméra, assurant que tout ce qui va suivre est bien réel et qu'il faut se préparer à un choc. Mais tout ceci est faux, évidemment, et repose donc sur une énorme supercherie, dont on comprend difficilement l'intérêt cinématographique.
À force d'user de stratagèmes toujours plus grossiers pour faire frissonner le public et remplir les tiroirs‑caisses, les auteurs négligent les fondements du cinéma, c'est‑à‑dire le scénario. Et oublient que le cinéma fantastique n'a pas besoin d'être frappé du sceau « vu dans la vraie vie » pour susciter l'angoisse.