Petits meurtres à l'anglaise
Victor Maynard (Bill Nighy) s’inscrit dans la plus grande tradition de tueurs à gages façon old school. Un héritage qui se transmet de père et fils, dont sa mère, vieillarde infirme au caractère bien trempé, rappelle constamment la primauté.
Un jour, l’assassin professionnel est engagé pour anéantir Rose (Emily Blunt), une voleuse de tableaux exubérante et désinvolte. La mission tourne court lorsqu’il tombe sous le charme de sa future victime. Les voilà embarqués dans une course à la survie complètement folle, traqués par les commanditaires mécontents et accompagnés d’un jeune marginal, Tony (Rupert Grint).
Dès que Rose fait irruption dans l’existence monotone du tueur cinquantenaire, chaque situation (même la plus extrême) prend une tournure extravagante, admirablement teintée de comédie et de légèreté. On retiendra la pointe appétissante d’humour british avec le perroquet pétrifié à coup d’aiguilles à tricoter, sans doute un peu trop loquace pour la mère de Maynard (anti‑sentimentale par excellence), ou encore l’apparition nocturne de cette dernière, plantée dans son fauteuil roulant, reprise à la fois menaçante et grotesque de la célébrissime séquence de Psychose (Alfred Hitchcock, 1959). Un régal.