Persécution
Daniel (Romain Duris) surgit comme une énigme. Seul, solitaire, presque mutique, le jeune homme vit sur des chantiers qu’il squatte le soir venu. Sans attaches, sans passé, Daniel passe régulièrement voir sa petite amie, Sonia (Charlotte Gainsbourg), une indépendante farouche avec laquelle il a choisi de ne pas vivre. Daniel s’occupe aussi de personnes âgées et d’un ami dépressif. Les démons intérieurs, Daniel refuse de les affronter jusqu’au jour où un inconnu (Jean‑Hughes Anglade) s’introduit chez lui et lui déclare sa flamme.
Ceux qui ont apprécié les précédents films de Chéreau (Ceux qui m’aiment prendront le train et surtout Intimité) emboîteront sans doute le pas de cette Persécution, dont la première partie, étouffante et claustrophobe, est remarquable. Puis, progressivement, le film s’englue dans les problèmes existentiels d’un couple contemporain, et les tunnels de dialogues explicatifs que se lancent Duris et Gainsbourg (pourtant impeccables) finissent par plomber l’ensemble. Une promesse (voir la séquence d’ouverture où, dans le métro parisien, une jeune femme se fait gifler sans raison par une autre) pas tenue.