Périphériques, les mondes de Flynne
Dans un avenir proche, au fin fond des États‑Unis, Flynne (Chloë Grace Moretz), modeste employée, est aussi une gameuse aguerrie. À l’instigation de son frère Burton (Jack Reynor), Flynne peut tester en avant‑première un tout nouveau jeu de réalité virtuelle. L’expérience est incroyable, stimule tous ses sens et permet à Flynne de découvrir une fascinante et inquiétante version futuriste de Londres. Pour sa première partie, Flynne doit infiltrer un laboratoire top secret avec une certaine Aelita (Charlotte Riley). La partie est un cruel échec lorsque Flynne et Aelita sont stoppées par Daniel, le violent cerbère (David Hoflin) des lieux. Lorsqu’une bande d’assassins équipés de technologies très avancées se lance sur ses traces, Flynne comprend que ce qu’elle a testé n’était pas du tout un jeu vidéo…
Lisa « Westworld » Joy
Les amateurs de SF auront reconnu la trame du célèbre roman de SF éponyme signé William Gibson, l’un des pionniers du cyberpunk et l’une des influences majeures de la saga Matrix.
Périphériques saison 1 a beau être co‑réalisée par Vincenzo Natali (Cube, Dans les hautes herbes) et Alrick Riley (NCIS), ce sont les empreintes digitales de la productrice et scénariste Lisa Joy (Westworld) que l’on retrouve partout. Depuis l’esthétique froide et léchée, les effets spéciaux classieux, les thématiques transhumanistes et les tunnels de dialogues venimeux.
L’influence de Lisa « Westworld » Joy n’a pas que des atouts : on la reconnaît aussi dans un mélange pas toujours bien maîtrisé de plusieurs temporalités ainsi que dans une appétence pour des mécaniques un peu prévisibles (révélations en fin d’épisode, morceaux de bravoure systématisés).
Au-dessus du lot
Si le casting est de qualité (on adore Louis Herthum en chef vicieux d’un mini cartel local et Gary Carr, douloureux contact de Flynne à Londres), la direction d’acteur laisse par contre un brin plus à désirer. Certains comédiens en profitent pour cabotiner à outrance, particulièrement T’Nia Miller (The Haunting of Bly Manor) qui interprète la « méchante » Cherise Nuland.
Reste que Périphériques offre un récit d’anticipation bien rythmé et très au‑dessus des productions streaming actuelles. Si elle ne s'égare pas dans de trop longues digressions comme dans l'épisode 5 (Bob le boucher), Périphériques devrait sinon réformer l'anticipation, au moins tenir en haleine ses spectateurs tout leur ménageant de gros coups de théâtre à venir.