Peppermint
Une jeune mère de famille (Jennifer Garner) décide de venger l’assassinat de son mari et de sa fille par un gang de narcotrafiquants.
Ce film réalisé par Pierre Morel (le premier Taken) marque le retour au premier plan de Jennifer Garner. En tout cas sur le papier. À l’écran, ce n’est pas aussi évident. Décalque de la série Punisher et de son auto‑justice borderline, l'intrigue de Peppermint est d'office plombée par ses problèmes de crédibilité et son scénario qui ne propose pour réponse au drame vécu par son héroïne qu'une violence sans appel. Malgré son titre piquant (peppermint pour « menthe poivrée »), on assiste à une avalanche sans saveur d’images saccadées alternant ralentis et scènes d’action mal fagotées déjà vues mille fois. On oubliera les méchants, grotesques.
Et si on devine que Morel tente d’inscrire son héroïne dans une certaine mythologie pour lui donner un peu d'épaisseur, la tentative ‑ratée‑ a au moins une vertu inattendue : mettre en exergue le mal dramatique dont souffre le cinéma français, soit le manque patent d’originalité, d'ambition artistique et de scénarios dignes de ce nom. Car oui, même les séries B ont besoin d’un scénario solide pour exister.
Sur le thème de la vengeance pourtant archi‑rebattu, on se souviendra plutôt du sublime Sicario de Denis Villeneuve. Peppermint est malheureusement l’expression d’un certain cinéma mal aimé et moribond dont le futur paraît bien sombre.