Peggy Sue s'est mariée
Peggy Sue (Kathleen Turner), la quarantaine, vit très mal sa séparation avec Charlie (Nicolas Cage), son amour de jeunesse et père de ses deux enfants. Élue reine de la soirée lors de la grande fête des anciens du lycée Buchanan, la jeune femme s’évanouit brutalement pour se réveiller… 25 ans plus tôt.
« Pourtant… si à l'époque j'avais su ce que je sais maintenant, j'aurais bien fait des choses autrement », confie alors Peggy Sue avec le recul et la somme des expériences vécues depuis ce qu’elle considère comme l’âge d’or, son adolescence dans les Sixties insouciantes.
L’extraordinaire voyage temporel qui suivra déroule une banlieue pavillonnaire proprette, des diners rutilants, un lycée à l’ambiance Happy Days, une image d’Épinal mélancolique et lumineuse dont l’enrobage pastel colle avec le point de vue idéaliste de l’héroïne. Malgré cette temporalité retrouvée, celle‑ci, à la fois semblable et différente, interagit avec le regard rétrospectif de l’adulte, ce qui donnera des scènes particulièrement fortes et émouvantes lors de retrouvailles avec ses parents et grands‑parents.
Aucune métamorphose physique ne résulte de ce providentiel retour en arrière (idem pour ses amis du lycée), si tant est que le bousculement des lignes du destin s’opère grâce à un changement de focale. Car s’agit‑il finalement d’intervenir sur ce qui adviendra, ou plutôt de se réconcilier avec ce que l’on est devenu ?