par Carole Lépinay
26 octobre 2021 - 10h02

Peggy Sue s'est mariée

VO
Peggy Sue Got Married
année
1986
Réalisateur
InterprètesKathleen Turner, Nicolas Cage, Barry Miller, Catherine Hicks, Joan Allen, Helen Hunt
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Peggy Sue (Kathleen Turner), la quarantaine, vit très mal sa séparation avec Charlie (Nicolas Cage), son amour de jeunesse et père de ses deux enfants. Élue reine de la soirée lors de la grande fête des anciens du lycée Buchanan, la jeune femme s’évanouit brutalement pour se réveiller… 25 ans plus tôt.


« Pourtant… si à l'époque j'avais su ce que je sais maintenant, j'aurais bien fait des choses autrement », confie alors Peggy Sue avec le recul et la somme des expériences vécues depuis ce qu’elle considère comme l’âge d’or, son adolescence dans les Sixties insouciantes.

 

L’extraordinaire voyage temporel qui suivra déroule une banlieue pavillonnaire proprette, des diners rutilants, un lycée à l’ambiance Happy Days, une image d’Épinal mélancolique et lumineuse dont l’enrobage pastel colle avec le point de vue idéaliste de l’héroïne. Malgré cette temporalité retrouvée, celle‑ci, à la fois semblable et différente, interagit avec le regard rétrospectif de l’adulte, ce qui donnera des scènes particulièrement fortes et émouvantes lors de retrouvailles avec ses parents et grands‑parents.

 

Aucune métamorphose physique ne résulte de ce providentiel retour en arrière (idem pour ses amis du lycée), si tant est que le bousculement des lignes du destin s’opère grâce à un changement de focale. Car s’agit‑il finalement d’intervenir sur ce qui adviendra, ou plutôt de se réconcilier avec ce que l’on est devenu ?

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Peggy Sue Got Married
Tous publics
Prix : 28 €
disponibilité
17/02/2021
image
1 BD-50 + 1 DVD-9, 103', zone B
1.78
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 1.0
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 1.0
sous-titres
Français
7
10
image

Dès la première séquence, le réalisateur nous égare entre les époques, mère et fille se regardent dans un miroir (qui est qui ?), on est un peu confus… La photo, les coiffures et les robes amorcent volontairement ce qui nous attend : un saut dans le temps avec l'esthétique nostalgique si cinématographique des Sixties.

 

Sans trop en faire (tout est dans le dosage), Francis Coppola réactive les carrosseries rutilantes des voitures de l'époque tout en dessinant une vie pastel bien rangée dans la petite bourgade où Peggy Sue a passé son adolescence. Un univers doux, réconfortant, accueillant. La légère dérive rosée de l'époque est présente, tout comme quelques fourmillements dans les scènes sombres et un léger manque de précision, mais rien n'entrave véritablement cette belle redécouverte. 

7
10
son

Forcément sirupeuse et doucereuse, la bande‑son dégaine tout de même quelques titres entraînants tout en donnant la priorité aux dialogues, toujours écrits à la perfection. Comparée à la VO 5.1 qui affiche une belle ampleur, la VF mono ne colle pas du tout. De plus, la voix de Peggy Sue, bien trop grave, ne matche pas avec son retour en adolescence.

 

 

8
10
bonus
- Réparer le présent par Jean-Baptiste Thoret (24')
- Bande-annonce originale
- DVD
- Fac-similé du dossier de presse français d’époque
- Jeu de cinq photos
- Affiche

Une analyse très fine du film par Jean‑Baptiste Thoret, historien du cinéma et directeur de la collection Make My Day ! chez Studiocanal. Film de commande (initialement dédié à Penny Marshall avec Debra Winger dans le premier rôle), Peggy Sue s'est mariée est appréhendé de manière très personnelle par Francis Coppola. Il y instille ses propres souvenirs de jeunesse et l'envisage sous un angle solaire. Ainsi, le regard émerveillé que porte la protagoniste sur sa bourgade permet une juxtaposition entre l'ordinaire et l'exceptionnel. Bien que devenue mature, elle se retrouve confrontée à ce qu'elle considère comme son âge d'or.

 

Dans le sillage des comédies du remariage (terme introduit par le philosophe Stanley Cavell), le film entreprend un voyage vers le temps de l'innocence afin de servir de carburant à la vie de femme quadragénaire.  

 

Par ailleurs, J-B Thoret replace le film dans les particularités de sa décennie. Le cinéma des années 80 cultive l'image d'une Amérique triomphale et conquérante, l'enjeu étant de redorer son blason mythologique. Sous l'ère Reagan, l'objectif se tourne alors vers les années 50, dans le but de réactiver les images d'un monde parfait. Parmi les films les plus emblématiques, on retrouve Top GunRambo 2 et les films de Spielberg bien sûr…

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