Peaky Blinders saison 1
Cette nouvelle série est un petit bijou narratif sous perfusion « scorsésienne », soigneusement mis en scène et bercé par une bande originale décalée signée Nick Cave et PJ Harvey.
La série débute en 1919 à Birmingham en Angleterre et met en scène l'affrontement entre Chester Campbell (Sam Neill), un flic dépêché de Belfast pour faire le ménage dans la cité, et Tommy Shelby (Cillian Murphy), chef du gang le plus puissant et le plus redouté de la ville, les Peaky Blinders (littéralement « visières qui rendent aveugles »), référence aux membres du gang qui avaient pris l'habitude de coudre des lames de rasoir aux visières de leur casquette (Peak) pour s'en servir en cas de coup dur.
Derrière cette histoire subtilement mise en scène, il y a un auteur, Steven Knight, scénariste pour le cinéma des Promesses de l'ombre de David Cronenberg. La distribution, à l’instar de Cillian Murphy (The Dark Knight Rises) et Sam Neill (Calme blanc), est impressionnante de justesse et de densité.
Les costumes et les décors ne sont pas en reste et participent à la qualité saisissante de la reconstitution historique. La représentation de l'extrême pauvreté de Birmingham au XIXe siècle ressemble pour beaucoup au Manhattan décrit dans Gangs of New York par Martin Scorsese en 2002. Et comme dans le film de Scorsese, la violence est crue certes, mais jamais gratuite.
En toile de fond sonore, la partition décalée de Nick Cave et PJ Harvey. Un choix délibéré de la part de son auteur qui ne voulait pas utiliser une musique d'époque de peur de mettre une nouvelle barrière entre les téléspectateurs et les personnages. La musique de Nick Cave souligne des émotions contemporaines. Le résultat est assez fascinant.