Paris
Ex-danseur de cabaret gravement malade, Pierre (Romain Duris) risque de mourir. Enfermé dans son appartement parisien, il voit les choses sous un nouvel angle. Paris, la vie, les gens. Le monde d'en bas s'agite, se débat, se déchire, se transforme et se remet en marche tel un cœur qui bat, mais pour lui, tout passe au ralenti, loin du tumulte du quartier, du marché, des halles, des boulangeries bondées ou des bistrots bruyants.
Venue habiter chez lui pour le soutenir dans cette épreuve, sa sœur (Juliette Binoche), mère célibataire de trois enfants, va sans le savoir devenir ce lien avec la vie. Du haut de leur nid d'aigle, Pierre et Élise comprennent l'essentiel. Une parenthèse en forme de cadeau. Ils savent désormais combien la vie peut-être belle, avec sa laideur et ses instants de bonheur qu'il faut à tout prix saisir.
Parfois, le message est si simple qu'il désarçonne. Film sur la dualité de notre monde aussi violent que beau (à l'image de la boulangère interprétée par Karin Viard, capable de dire les pires horreurs tout en souriant comme un angelot), sur le frêle équilibre de la vie et l'énergie vitale que les uns peuvent transmettre aux autres, Paris a ce brin d'universalité qui fait du bien.
Parfois aussi, le message est si vaste qu'il peine à passer. Cédric Klapisch veut tout dire, tout montrer et se perd un peu dans ce Paris où l'on se croise plus qu'on ne se rencontre vraiment. Bande-son et comédiens portent joliment l'ensemble, mais les photos, prises de trop loin, s'effacent peu à peu de notre souvenir.