Paranormal Activity
Premier film d’horreur tourné avec trois bouts de ficelle dans la demeure du cinéaste en personne, Paranormal Activity part d’une idée aussi simple qu’efficace : un jeune couple suspecte sa maison d’être hantée et installe une surveillance vidéo afin de voir les événements nocturnes qui s'y produisent.
La nuit, on enregistre, le jour, on commente les images à la recherche des signes du démon. « On a rarement eu aussi peur au cinéma », nous assurait un site Internet sur l’affiche du film, en écho à cette « Plus grande trouille depuis Shining » vendue par les promoteurs de Blair Witch, son ancêtre, il y a tout juste dix ans. Ce qui est sans doute vrai si vos dernières frayeurs remontent aux téléfilms de Josée Dayan.
Une campagne marketing assourdissante et virale, un Spielberg effrayé en guise de caution maousse et un matraquage on line épuisant, un film dont le buzz est devenu le sujet : personne, ou presque, n’a pu échapper à ce qui fut présenté comme le nouveau phénomène, et le dernier avatar, d’un genre dont Jean-Teddy Filip, avec ses Documents interdits filmés à la fin des années 1980, a fixé l’esthétique et les contours.
Avec son look délibéré de film amateur, nouveau standard du film d’horreur des années 2000 pour un public intégralement « youtubisé » (voir Diary of the Dead, Cloverfield, REC) et son récit digne d’un soap-opéra passé au filtre du film de fantômes (plutôt japonisant), Paranormal Activity n’est au fond qu’une petite chose plutôt futée qui exige de la part du spectateur une bonne dose d’indulgence, d’amnésie (les plus cinéphiles risquent de s’ennuyer ferme et plutôt vite) et de patience, tant le chemin semble laborieux et répétitif avant d’atteindre, les trois dernières minutes du film.