Par-delà le bien et le mal
Allemagne, 1938. John Halder (Viggo Mortensen), professeur à l’université, est sollicité par les services nazis afin de rédiger des articles à la gloire du régime. D’abord réticent à cette idée, il finit par accepter et devient membre du parti. Son meilleur ami Maurice (Jason Isaacs), d’origine juive, assiste révolté et impuissant à son embrigadement.
Dans un contexte aussi perturbé que celui de l’avant‑guerre, les véritables valeurs se désagrègent. Par‑delà le bien et le mal ancre son récit dans l’Allemagne nazie et évolue avec élégance entre références historiques et déchirures intimes. Il s’agit, par ailleurs, d’un sujet très contemporain autour duquel gravitent les thèmes de l’amitié et de la trahison.
Formidable Viggo Mortensen aussi, en professeur complexe, partagé entre son ascension sociale et le respect de sa propre éthique. Jason Isaacs, dans la peau d’un médecin juif sanguin et contestataire, n’est pas mauvais non plus. Sans oublier la musique lancinante de Mahler, que seul John peut entendre au milieu le chaos environnant, comme si le personnage avait besoin de se couper des réalités pour mieux en prendre conscience, une fois l’hallucination métamorphosée en camp de concentration. Puissant mais plombant.