Palo Alto
Des adolescents privilégiés de la banlieue cossue de Palo Alto trompent leur ennui à coups de soirées arrosées, de joints et de parties de jambes en l’air. À la conquète de sensations fortes, ils cherchent pourtant désespérément leur place dans un monde qui leur échappe.
Dans la famille Coppola, on demande Gia, nièce et petite‑fille de… Elle transpose ici un recueil de nouvelles de James Franco à l’écran (interprétant un professeur d’éducation physique libidineux pour l’occasion), s’empare du sujet de prédilection de Sofia et accouche d’une chronique juvénile atmosphérique à sa façon.
Pourtant, de la bande‑son électro hype au portrait brossé d’ados mi‑attendrissants, mi‑tête à claque, l’appel de la comparaison est trop fort. Virgin Suicides (1999) et le plus récent The Bling Ring (2013) de Sofia Coppola racontaient déjà le grand vide existentiel de jeunes gens désabusés à force de ne manquer de rien.
Ainsi, lorsqu’April (Emma Roberts) entretient une liaison avec son professeur ou quand Fred (Nat Wolff) et Teddy (Jack Kilmer), imbibés d’alcool au volant, percutent une automobiliste, on assiste à des virages faussement transgressifs, qui renforcent l’atonie générale du récit plutôt qu'ils ne le renforcent. Il n’y a pas que ces ados qui meurent d’ennui…