Ovni(s) saison 1
La dernière création originale de Canal+ s’attaque avec humour et enthousiasme aux phénomènes paranormaux.
Tout commence en 1978, lorsqu'un représentant de commerce à la recherche d’un raccourci disparaît. Au même moment, des témoins remarquent des phénomènes inexpliqués. Didier Mathure (Melvil Poupaud), brillant ingénieur spatial qui vient d'essuyer un terrible échec professionnel, est nommé en guise de punition à la tête du Gepan, un bureau spécialisé dans les ovnis. Ce cartésien convaincu n’a désormais plus qu’une idée en tête : résoudre cette affaire et sortir de cet enfer au plus vite.
Inspirée de faits réels, Ovni(s) est le fruit de l’imagination des scénaristes Martin Douaire (Vernon Subutex) et Clémence Dargent (Fais pas ci, fais pas ça) dont l'univers rétro ultra‑référentiel tape d'emblée dans le mille. Gentiment délirante, joyeusement poétique et enrobée d'une délicieuse reconstitution de la France giscardienne, la série n'en reste pas moins basée sur un terreau scientifique solide, validé par l'éminent astrophysicien Jean‑Pierre Luminet.
En plus de décors et d'un stylisme somptueux (on pense parfois à Jacques Tati), la production a réuni un casting haut en couleur porté par un Melvil Poupaud dont on découvre avec délectation le potentiel comique. Il insuffle à son personnage une élégance décalée magnétique. Le reste de la distribution est du même acabit, que ce soit Géraldine Pailhas (Jeune et Jolie), Quentin Dolmaire (Trois souvenirs de ma jeunesse), Michel Vuillermoz (Les herbes folles) ou encore la pétillante Daphné Patakia (Djam). Tous campent des personnages décalés qui incarnent à leur manière des théories discordantes et se promènent avec gourmandise dans cet univers burlesque mâtiné de fantastique.
Rigoureuse, sensible, drôle et bercée par une bande originale électro très réussie signée Thylacine (enregistrée sur des synthés d’époque), la série n'épouse toutefois pas à 100% la folie de son sujet, les deux auteurs et le réalisateur Antony Cordier préférant insuffler l'étrangeté par petites touches. Une sagesse qui donne parfois la sensation que rien ne dépasse : pas une scène qui se distingue plus qu’une autre, pas une séquence qu’on aurait envie de revoir plus qu’une autre, pas un épisode qui nous ait plus marqués qu’un autre.
Une série qu'on ingurgite avec gourmandise d'une traite, mais qui manque encore d'irrévérence et de folie. En espérant que les auteurs retournent la table pour la saison 2, déjà validée par Canal+.