Opération opium
Après la disparition d’un espion américain dans la steppe d’Iran, alors qu’il transportait une importante cargaison d’opium, deux agents secrets, un Américain et un Anglais (E.G. Marshall et Trevor Howard), sont dépêchés sur place par l’ONU pour mener l’enquête. Les voilà chargés de démanteler un trafic de drogue international qui va les conduire à Naples, Genève et Monaco…
Le film de commande peut revêtir de multiples formes, la plus célèbre étant la propagande à des fins politiques ou patriotiques, Les bérets verts en tête. Versant moins connu du genre, le film à vocation préventive, comme l’ONU en commanda dans les années 60. Opération opium avait évidemment pour but de sensibiliser le public au trafic et à la consommation de drogue.
Pour séduire les spectateurs d'alors, on concocte un casting en or massif (Yul Brynner, Rita Hayworth, Eli Wallach, Omar Sharif, Marcello Mastroianni, Angie Dickinson, Stephen Boyd), auquel viennent s’ajouter des noms rattachés à la série des James Bond : Ian Fleming signe l'histoire, Terence Young (James Bond 007 contre Dr No) prend place derrière la caméra et on retrouve même Harold Sakata, le méchant au chapeau melon de Goldfinger.
Malgré les gadgets, les stars, les beaux paysages laissant espérer un film d’aventures ambitieux et des séquences à suspense (celle du train notamment), le résultat s’avère assez décevant, la faute à un manque de rythme et de glamour, et des tentatives d’humour pas suffisamment exploitées. On fait face à un objet bancal, cherchant le réalisme mais tentant également de divertir, sans jamais oser lâcher les chevaux.