Old Boy
Réalisé en 2003 par le jeune prodige Park Chan Wook, Old Boy s’est vite imposé comme l’un des fers de lance du cinéma sud‑coréen. L’immense succès critique et public du film n’a pas tardé à chatouiller les oreilles de Hollywood, qui propose à Steven Spielberg et Will Smith, en 2008, de signer le remake. Le projet tombe à l’eau et renaît de ses cendres en 2013 avec Spike Lee aux commandes et Josh Brolin dans le rôle de cet homme séquestré pendant vingt ans, sans raisons apparentes, et qui décide une fois libéré de retrouver la trace de son bourreau.
Dès le départ, l’entreprise était vouée à l’échec. Même si Spike Lee et ses scénaristes ont tenté de calmer la fureur des fans en clamant que leur version était adaptée moins du film de Park Chan Wook, que du manga original de Nobuaki Minegishi et Garon Tsuchiya sorti en 1997, la comparaison était inévitable et tourne intégralement à l’avantage de l’original.
Il faut dire que Spike Lee est un cinéaste carbonisé, à mille lieues de celui qu’il fut dans les années 1980 et 1990. Transposé aux États‑Unis, son Old Boy n’est qu’un film de vengeance putassier et laid, impersonnel et sans folie, qui se contente de multiplier les clins d’œil à l’original (ici un poulpe, là un marteau) et de plonger dans le sadisme hardcore. Inutile et vain.