Old
En vacances sur une île paradisiaque, des touristes se rendent sur une plage isolée où un phénomène mystérieux accélère leur vieillissement. Leur espérance de vie désormais limitée, enfants comme adultes tenteront malgré tout d’échapper à l’inévitable.
Adaptation du roman graphique Château de sable (éditions Atrabile, 2013) de Frederik Peeters et Pierre‑Oscar Lévy, Old implante un laboratoire à ciel ouvert dans lequel une poignée de personnages archétypaux se débattent avec leur condition de mortel en un temps limité.
Métamorphoses déroutantes
Si les tensions provoquées par ce type de configuration (des inconnus contraints de cohabiter/coopérer dans un huis clos mortifère) déroulent la mécanique habituelle de la sélection naturelle, le récit gagnera en puissance grâce à des épisodes de métamorphose(s) particulièrement déroutants. Un maillot devenu trop petit pour Maddox (Thomasin McKenzie), ses parents (Gael Garcia Bernal et Vicky Krieps) bientôt rattrapés par des problèmes de vue et d’audition, ou encore la jeune et superficielle Chrystal (Abbey Lee) confrontée à la dégénérescence insoutenable de son corps de rêve. C’est méchant et parfois pathétique, mais le temps suspend aussi son vol à travers des séquences touchantes de réconciliation familiale.
Bien sûr, cette terrifiante histoire du temps emprunte sa grotte mystérieuse au chef‑d’œuvre de Peter Weir, Pique‑nique à Hanging Rock (1975). On pensera également à L’île du Docteur Moreau pour son horizon expérimental. Cruelle selon notre point de vue, la nature, pourtant sans affect, se dégagera de toute responsabilité à l’issue d’un twist dont Shyamalan détient le secret.