Ocean's 8
Debbie Ocean, la sœur de Danny qui vient de mourir, a profité d’une peine de cinq ans de prison pour préparer le vol du Toussaint, un collier inestimable créé jadis par un grand joaillier parisien. Sortie de prison, Debbie recrute une équipe capable de contourner les sécurités prévues pour le grand gala du Metropolitain Museum à New York, un événement mondain qui offrira la seule opportunité pour le casse. Mais pour faire « venir » le bijou au gala du Met, Debbie doit aussi engager, sans qu’elle le sache, Daphné, une vedette de cinéma qui portera le fameux collier durant l’événement.
Passé le choc de découvrir ou redécouvrir le visage intégralement refait et inexpressif de la jadis ravissante Sandra Bullock (Debbie), on détaille sans beaucoup palpiter la construction de ce casting cossu qui s’agite sur un scénario prétexte. Les héroïnes manquent de contour, beaucoup ne servent pas à grand‑chose dans l’intrigue, mais certaines profitent malgré tout de scènes permettant de rire. À ce petit jeu, c’est Anne Hathaway (Daphné) qui l’emporte en minauderie. Côté gouaille, Awkwafina décroche la palme. Mais le seul vrai réjouissant décalage est proposé par Helena Bonham Carter qui campe Rose Weil, une styliste à la ramasse enrôlée par l’équipe.
Cousu de fil blanc, le film n’hésite devant aucun cliché pour faire avancer l’invraisemblable casse (ah, informatique « magique », quand tu nous tiens) et déploie un peu vainement des paravents pour dissimuler deux principaux retournements de situation assez prévisibles. Le seul vrai choc est d’apercevoir la véritable Anna Wintour, la grande prêtresse de Vogue, qui a accepté de faire quelques apparitions en personne et sans ses sempiternelles lunettes de soleil.
S’il n’offre aucune surprise, le récit délasse malgré tout avec efficacité et profite d’une indéniable patine glamour, notamment lors de la très jolie reconstitution, dans les vrais décors, du fameux gala du Met. C’est déjà ça. Mais cela reste peu.