Nudes
Trois ados, trois histoires, trois drames du cyberharcèlement et trois réalisatrices derrière la caméra. Voici comment on pourrait résumer la série Nudes proposée par Prime Video. Une création (d'origine norvégienne) à la fois utile et citoyenne, mais aussi une bonne série lorgnant vers l’acmé en termes de série adolescente : Skins.
Alertez les bébés !
Difficile de parler de la série Nudes, réalisée par Andréa Bescond, Sylvie Verheyde et Lucie Borleteau, sans trop en dévoiler. Elle aborde la délicate question du cyberharcèlement, du revenge porn, mais aussi du fait d’envoyer des photos intimes à ses proches. Divisé en trois chapitres pour autant de récits et de victimes, Nudes traite d’un mal qui ravage la génération Z (mais pas seulement) tout en s’adressant directement à elle, à sa hauteur. Et c’est sa plus grande réussite, avec également son casting impeccable composé principalement d’acteurs quasi inconnus.
Nous suivons donc les histoires de Sofia (Léonie Dahan‑Lamort), Ada (Sacha Lauras) et Victor (Baptise Masseline), soit une lycéenne tiraillée par le déterminisme social et sexuel, une collégienne de zone rurale victime d'un prédateur sur internet, et un étudiant en médecine inconscient des conséquences de ses actes.
Le péril jeune
En multipliant les points de vue sur la problématique du cyberharcèlement, la série réussit à sensibiliser et à alerter tout en restant dans des codes sériels de divertissement plébiscité par les ados. Ce n’est pas un hasard si les épisodes sont courts (en moyenne 25 minutes) et faits pour être consommés rapidement. Ils n'en sont pas moins denses. À mille lieues de Sex Education ou d’Euphoria, la série se veut réaliste et certainement pas moralisatrice. Nudes assume par exemple que certains harceleurs agissent par bêtise, voire par amour, sans prendre conscience des conséquences de leurs actes. Pareil pour les harcelés.
Le principe de Nudes est de déconstruire certaines pratiques au profit d'une réflexion plus dense, concentrée en 10 épisodes d’une totale maîtrise. Une réussite que l'on pourrait résumer avec ce message que la série adresse aux victimes : « Tu n’es responsable de rien ! ».