Novocaïne
Nathan Caine, employé de banque comme tant d’autres, souffre d’une maladie rare qui le rend insensible à la douleur. Un jour, sa collègue et nouvelle petite amie est prise en otage par un groupe de braqueurs.
Film coup de poing ?
Réalisé par le duo Dan Berk et Robert Olsen, qui s'est rencontré à New York en partageant une chambre universitaire, Novocaïne est une série B plutôt futée. Petite série B certes, mais fondée sur un concept fort, hélas trop peu exploité dans le film.
Jack Quaid en fait des tonnes, et même si son personnage (très proche de celui qu’il incarne dans The Boys) ne ressent pas la douleur, cela ne suscite pas grand‑chose. On est sans doute trop habitué depuis longtemps à voir au cinéma des gringalets exploser des montagnes. Ici, le héros plonge la main dans l’huile bouillante, se prend une flèche dans le tibia ou élimine un méchant à l’aide de son humérus… mais tout ça laisse assez froid. Le spectateur, lassé par les bastons invraisemblables omniprésentes au cinéma, est de moins en moins impressionné au fil du film. Alors, une scène de plus ou de moins, même justifiée par le scénario…

Même pas mal
Le vrai souci de Novocaïne, c’est peut‑être que les réalisateurs et leur scénariste ont oublié de s’attarder sur l’humanité de leur super‑héros. Il ne ressent pas la douleur physique, d’accord, mais son corps devrait logiquement se dégrader après deux heures de sévices. Ici, un bandage, un pansement, et hop, c’est reparti. Et la douleur morale ? La souffrance sentimentale ? Il y avait là aussi un paradoxe fascinant à explorer, tant le concept de départ était prometteur. On aurait par exemple aimé une mise en scène cruelle, presque sadique, poussant le personnage jusqu’au bout de l’absurde. Mais non. À la place, quelques clins d’œil à des films autrement plus inspirés, comme Piège de cristal ou À toute épreuve, où les héros souffraient on ne peut plus.
Novocaïne n’est pourtant pas un film si désagréable. À l’image de son héros : sympathique mais finalement assez prévisible. Étrangement, si le point de départ est original, les péripéties, elles, le sont beaucoup moins. À l’exception peut‑être d’un appartement truffé de pièges absurdes, bien pratique pour faire avancer le scénario. Bref, un film pas indispensable mais qui, au fond, ne fait pas de mal.