Nous trois ou rien
Iran, années 70. Tandis que le Shah (Alexandre Astier) exerce une dictature islamiste, Hibat Tabib (Kheiron) et un groupe de contestataires tentent de militer contre le régime. Libéré après une longue détention, Hibat poursuit sa lutte pour la démocratie, aux côtés de son épouse Fereshteh (Leïla Bekhti). Mais la menace ne cesse de grandir dans ce pays de plus en plus en proie à la répression. Les jeunes époux et leur bébé sont contraints de fuir. Ils partent s’installer dans une banlieue francilienne…
On se souvient de ses blagues graveleuses dans la mini‑série Bref diffusée sur Canal+, avec son acolyte Kyan Khojandi (auquel il a d’ailleurs confié le rôle de Barbe, soit la caricature d’un partisan islamiste illuminé et barbu), Kheiron rend un bel hommage à son père en nous confiant ses combats politiques, sociaux et humanistes.
Un itinéraire jalonné d’expériences parfois éprouvantes, si bien que cet ancien du stand‑up n’hésite pas à y injecter une bonne dose d’humour, rempart infaillible contre les remous de l’Histoire et la stigmatisation des communautés de banlieue. Médiateur social et infirmière au cœur d’une cité du 93, les époux Hibat œuvreront pour l’intégration et l’éducation de la collectivité. La seconde partie du film, consacrée à leur engagement quotidien, ranime l’idéal du « vivre ensemble »… Ce n’est que du cinéma, mais ça fait du bien.