Nous sommes la nuit
Lena (Karoline Herfurth) est une jeune marginale de 20 ans, dont l’existence est ponctuée de petits larcins. Une nuit, elle pénètre tout à fait par hasard dans un club underground tenu secret et fait la connaissance de Louise (Nina Hoss), une blonde longiligne aussi ravissante qu’inquiétante.
Mais Lena est loin de se douter que Louise est un vampire et qu’elle a été désignée pour faire partie du clan, déjà constitué d’une paire de jeunes filles. Ainsi, Lena, métamorphosée, change radicalement d’existence. Ses nuits sont désormais nourries d’excès, de virées décadentes au cœur des boîtes berlinoises et du sang des autres. D’abord enthousiasmée par cette vie facile, Lena ne tarde pas à prendre conscience de la difficulté d’être hors norme.
Changement de cap radical pour Dennis Gansel, le réalisateur de La vague, qui s’attaque ici à la mythologie du vampire (décidément très à la mode avec les récents True Blood et Vampires Diaries) et lui confère une touche pop et clinquante. Notre trio de harpies sophistiquées sont des fashion victims, conduisant des bolides dernier cri, flanquées de talons aiguilles et de tenues dignes d’un défilé de mode. Elles ont bien sûr choisi Berlin, capitale de l’électro, collant parfaitement à leur image de jet‑setteuses dévoreuses d’hommes.
Nous sommes la nuit ressemble à une allégorie féministe tout en ne perdant jamais de vue le grand vide existentiel dont le vampire a toujours souffert, comme si le cadeau d’éternité devait toujours conduire vers le divertissement autodestructeur, la solitude et le malheur de demeurer.