Nous irons vivre ailleurs
Deux ans après sa sortie en salles, le premier film de Nicolas Karolszyk est plus que jamais d'actualité.
Avec un réalisme quasi documentaire et une réelle économie de moyens, le réalisateur suit Zola, un jeune Africain qui, depuis les rives du Congo, se laisse convaincre par un charismatique chef d'entreprise que l'Europe est le seul moyen d'échapper à ses galères. La peur au ventre, Zola s'embarque sur un vieux rafiot en direction des côtes espagnoles...
Depuis son Congo natal jusqu'au centre de rétention français où son rêve d'un avenir meilleur se brise, Nicolas Karolszyk filme en plans serrés le calvaire de ce jeune homme qui a troqué son chaos et sa liberté pour tenter de devenir un « vrai Français ». Voir cette scène où, dans ce fameux CRA, un autre émigré africain lui donne quelques conseils pour franchir avec succès l'audition devant les juges français et lui conseille de balancer cette phrase : « La France, tout comme Obélix, je suis tombé dedans depuis que je suis tout‑petit ».
Tout cela est très intéressant, mais pas forcément cinématographique.