Northern Soul
Beau succès sur ses terres, le film de la photographe Elaine J. Constantine brosse le portrait de la jeunesse provinciale britannique des années 1970, alors que le mouvement musical underground northern soul (aussi appelée north ou soul rare) commence à sortir des caves et des terrains vagues pour rejoindre les clubs.
1974. Face à la perspective de travailler à l'usine ou dans une sinistre fabrique de biscuits, un petit groupe de jeunes ne pense qu’à dénicher outre‑Atlantique les titres introuvables qui feront d'eux les Jackie Chan de leur patelin. Débute un périple plein de fougue et d'énergie qui mettra à rude épreuve leur amitié sur fond de violence, de rivalité et d'abus en tous genres.
Connue pour savoir capter l'intensité et la réalité de la jeunesse anglaise via ses différentes activités de directrice artistique et de photographe, Elaine J. Constantine réussit ici ce qu'elle sait faire de mieux : le portrait d'une génération dont les perspectives industrielles ne la faisaient pas rêver. Comme souvent, le salut viendra d'ailleurs, de la musique et des influences mélangées (voir à ce sujet l'excellent documentaire musical Saxon : Heavy Metal Thunder, le film).
Las, le souffle épique, ce feu intérieur qui crame littéralement nos trois héros de l'intérieur, s'éteint à petit feu faute de trajectoires scénaristiques suffisamment prenantes et travaillées. On suit ainsi le train‑train amphét'/ tatoos maison/amourettes sur fond de trop peu de northern soul. Un manque d'ampleur et d'enjeux que le charme de l'ensemble ne compense pas vraiment.