Non ma fille tu n'iras pas danser
Film de famille qui semble emprunter la voie du Conte de Noël d’Arnaud Desplechin, le dernier film de Christophe Honoré (Dans Paris, Les chansons d’amour) se structure autour de Lena, interprétée par Chiara Mastroianni, une jeune mère coincée entre ses deux enfants, une sœur ironique (Marina Foïs), une mère bigote et bretonne (Marie-Christine Barrault), un père lointain et un ex-ami venu d’Amérique (Jean-Marc Barr).
En quittant son mari et son travail de médecin, Lena a choisi de vivre libre, sans entraves, et le film se concentre autour de toutes ces forces humaines et sociales qui l’empêchent d’avancer. Mais le paradoxe original développé par Honoré et sa co-scénariste Geneviève Brisac, tient dans le fait que tous ceux qui tentent de l’aider, toute cette petite famille qui déborde de bonté et de bienveillance à son égard, constituent aussi ses pires obstacles.
Du manoir familial proche de Saint-Brieuc au Paris hivernal, Non ma fille tu n’iras pas danser cale son pas sur celui de Lena, sa paranoïa, ses accès de folie, ses tentatives de s’affranchir de cet entourage parfois étouffant. Hormis quelques écueils (l’éprouvant monologue d’ouverture du père qui, face caméra, présente un à un tous les membres de la famille), voici un Honoré bon cru et la promesse d’un nouveau cap qu’il s’agira pour lui de garder.