Noël blanc
Deux chanteurs, amis depuis la guerre, tombent amoureux de deux sœurs. Ensemble, ils décident de sauver une auberge du Vermont en faillite appartennant à un ancien général.
Chantons sous le flocon
Premier film en VistaVision, ce White Christmas de 1954 est un classique des comédies musicales. On y retrouve le duo Bing Crosby/Danny Kaye accompagné de la tante de George Clooney, Rosemary Clooney. Réalisé par Michael Curtiz (Capitaine, Les aventures de Robin des Bois, Casablanca), le film est un mélange de morceaux chantés et de marivaudage léger sur fond de bons sentiments.
Tourné principalement en studio (et cela se voit particulièrement en 4K), White Christmas est un plaisir des yeux et des oreilles pour qui n’est pas hermétique aux musicals des 50’s. À la fois moderne (le numéro de travesti) et suranné (l’intro sur le front), le film est surtout, comme son titre l’indique, un film de Noël, une sucrerie guimauve dont le plaisir pour les spectateurs provient en grande partie de la liberté qui régnait durant le tournage. La plupart des dialogues furent ainsi improvisés par Bing Crosby et Danny Kaye eux‑mêmes, qui ne respectaient pas vraiment le scénario mais s’entendaient à merveille dans le style Clown blanc/Auguste. Le numéro de travesti en est d'ailleurs le parfait exemple, provenant à l'origine d’une farce des deux acteurs à leurs consœurs.
Noël au balcon
Il est bien difficile de ne pas succomber au charme du film, même 70 ans après sa sortie. Ses maladresses sont devenues avec le temps ses atouts. Les morceaux dansés, principalement. Car il faut bien avouer que si Michael Curtiz n’est pas un réalisateur réputé pour ses chorégraphies (ni ses comédies musicales), Bing Crosby, Danny Kaye ou Vera Ellens ne le sont pas non plus pour leurs talents de danseur. Qu’importe, le Technicolor et le son directionnel Perspecta jouent à merveille leur rôle et nous plongent dans la guimauve sirupeuse.
Bien évidemment, vu qu’une grande partie de l’histoire se concentre sur les répétitions d’un spectacle, astuce scénaristique pour caler des morceaux musicaux, le film est parfois un peu répétitif, voire mou, mais il ne prétend pas révolutionner le genre non plus. On pourra à la rigueur regretter son final kitschissime, quoiqu'absolument raccord avec l’esprit de Noël.