No et moi
Lou (Nina Rodriguez), 13 ans, est une enfant précoce. Déjà en classe de seconde et bûcheuse confirmée, elle choisit de faire un exposé sur les SDF. Et pour mieux s’immerger dans les conditions de vie de ces derniers, la jeune adolescente décide d’interviewer Nora, dite « No » (excellente Julie‑Marie Parmentier, comme toujours). Lou n’a pas d’amis et quand elle rentre des cours, ses parents ne respirent pas vraiment la joie de vivre. Ainsi, elle se lie d’amitié avec No et se met en tête de l’aider à s’en sortir, voire même de l’héberger.
Adapté du roman éponyme de Delphine de Vigan, No et moi ressemble à un conte moderne très loin des restrictions limitées de la réalité. De toute évidence, on peine à croire à l’hospitalité aveugle de ces parents acceptant d’abriter une jeune inconnue déboulant de nulle part. Mais il reste ce côtoiement cruel de la réalité : le bitume, la grisaille parisienne, la gare d’Austerlitz (comme abri de fortune), les bus et les troquets, soit autant d’éléments urbains qui soudent bientôt les deux jeunes filles que tout opposait. Touchant, mais l’insistance d’une voix‑off superflue et la mièvrerie des sentiments plombent un peu l’ensemble.