Night Call
Comment un petit voleur anonyme va être happé par les turpitudes de la nuit et devenir un chasseur d’images sensationnelles récoltées sur les scènes de crime ou de catastrophes en tous genres, afin de les vendre aux chaînes de télévision locales.
Sans l’incroyable performance de Jake Gylenhaal, qui a perdu neuf kilos pour se glisser dans la peau de son personnage (également coproducteur du film), Night Call ne dépasserait pas le cadre de la dénonciation explicite, voire caricaturale, du journalisme « moderne » avide de sensationnalisme, attiré par le goût cuivré du sang, dictant les règles au détriment des victimes, de la police et de l’éthique la plus élémentaire.
Le comédien réalise une prestation si époustouflante, qu’à lui tout seul, il sauve le film de son propos basique et entendu. Dans la peau d’un psychopathe, sociopathe insensible autodidacte gavé au net, il livre une prestation remarquable, une véritable montée en puissance qui le rend malsain, inquiétant puis complètement terrifiant. Son regard est un livre ouvert sur la folie et chacune de ses apparitions une démonstration de son immense talent. Du grand art.