Né un 4 juillet
Élevé dans les valeurs patriotiques si chères à l’Amérique, Ron Kovic (Tom Cruise) s’engage dans les Marines après le lycée et part combattre au Vietnam. L’expérience de la guerre est un traumatisme. De retour au pays, il est confié à un hôpital infect pour anciens combattants puis rentre auprès des siens, paralysé et dévasté par l’horreur qu’il a vécue. C’est l’histoire d’un chemin douloureux mais salvateur, l’itinéraire bouleversant d’un enfant de l’ère Kennedy sacrifié au nom d’une guerre impossible.
Le vétéran Ron Kovi voit sa vie portée à l'écran
Adapté du roman autobiographique éponyme de Ron Kovic (au scénario également), Né un 4 juillet suscite l’intérêt d’Al Pacino et du producteur Martin Bregman (Serpico, Un après‑midi de chien) dès sa parution en 1976. Mais il faut attendre la fin des années 80 pour qu’Oliver Stone, ancien vétéran également, qui a gagné la confiance des studios grâce au succès de Platoon (1986) et Wall Street (1986), porte ce récit incroyable et poignant à l’écran.
En plus d’un travail de reconstitution absolument remarquable, le cinéaste pose, avec une immense empathie, les épreuves du parcours d’un combattant dont les idéaux se sont heurtés à la réalité insoutenable du terrain. Séquence effroyable d’une famille vietnamienne décimée sous le regard impuissant de Ron et de ses frères d’armes. La violence et la mort sont partout et aucun des camps n’est épargné. La photographie jaune saturée de Robert Richardson (D.O.P fidèle de Stone) confine à l’aveuglement, jusqu’au point de bascule qui coûtera la vie (d’avant) à Ron ainsi qu’aux autres fils d’une Nation qui finira par les rejeter.

Tom Cruise casse son image de beau gosse
Tom Cruise, qui souhaite casser son image de beau gosse sûr de lui après Risky Business et Top Gun, donne tout. Performance d’athlète et soldat exemplaire dans la première partie, invalide et frappé par la clairvoyance dans la seconde. L’innocence arrachée n’est pas une conclusion mais la possibilité de redéfinir sa vie. En marche vers la paix dans son fauteuil roulant, Ron Kovic n’aura jamais été aussi héroïque. Un destin inédit pour un grand film.