Nahid
Iran. Jeune divorcée, Nahid (Sareh Bayat) a obtenu la garde de son fils à une seule condition : son ancien époux s’oppose à ce qu’elle refasse sa vie. Or, en dépit des interdits dans un pays ancré dans les traditions, Nahid s’éprend d’un homme…
Prix de l’Avenir au dernier Festival de Cannes, Nahid est le premier film d’Ida Panahandeh. En confiant le premier rôle à la lumineuse Sareh Bayat (Une séparation), la réalisatrice évoque aussi bien la condition de la femme que les dilemmes s’opérant en elle (comment combiner sa vie de mère et de femme sous l’hégémonie masculine ?).
Si Nahid s’en donne péniblement les moyens, le joug sociétal n’est pourtant jamais trop loin du modeste appartement qu’elle partage avec son fils, il se manifeste même jusqu’au lieu de rendez‑vous avec son amoureux, lequel ne cesse de la demander en mariage. Dans son bureau situé face à la mer, l’une des caméras de surveillance enregistre leur rencontre furtive et chacun de leurs gestes sur la berge, comme si la moindre bouffée de liberté devait inexorablement être happée un œil mécanique, quand il n’est pas humain. À voir.