Mytho Man !
Mark Bellison (Ricky Gervais, qui est aussi le réalisateur du film), un homme au physique disgracieux (la description qui revient souvent étant : « petit au nez court ») vit dans un monde où le mensonge et l’hypocrisie ne sont pas autorisés. Scénariste contrarié sur la paille, il ne peut plus supporter les railleries de ses collègues et son manque de succès auprès des filles. Un jour de « loositude » extrême, il se met en tête de mentir pour mieux s’en sortir et tenter de faire fortune. Le stratagème fonctionne, mais il ne sera pas sans conséquences.
En faisant passer le mensonge pour une grande révolution, le pitch de Mytho Man ! (The Invention of Lying en VO) ne manque pas d’originalité. Inspiré du grand mythe de Faust, le film propose de troquer son éthique irréprochable contre des fins intéressées, dont le seul moteur reste la manipulation.
Mark Bellison, loser devenu héros, frappé par la foudre divine et capable de communiquer avec Dieu, devient alors une sorte de Messie à peine crédible, à la fois médiateur, porte‑parole et démiurge d’une humanité souffrant d’une carence aiguë de discernement. Une belle parabole, cela dit, illustrant l’impact des absurdités médiatiques agissant sournoisement sur un public endormi…
Un film typique de la nouvelle comédie américaine et contrechamp subtil au Yes Man de Peyton Reed dans lequel Jim Carrey, à partir d'une révélation exactement inverse, choisissait de ne plus dire que la vérité.