Muse : Live at Rome Olympic Stadium
Matt Bellamy (chanteur), Dominic Howard (batteur) et Christopher Wolstenholme (guitariste) font leur apparition un soir d'été 2013 à Rome (le 6 juillet), sur une scène techno‑futuriste qui dit tout de ce groupe qui remplit aujourd'hui les plus grands stades du monde : de la démesure, des écrans géants bombardés de vidéos, des lumières quasi radioactives, des flammes qui s'échappent de partout et trois types à l'énergie un peu rentrée qui vont mettre le feu en une chanson, à peine.
En six albums, Muse a donc conquis la planète pop‑rock en passant en force, laissant la « positive attitude » un peu naïve à Coldplay, préférant jouer sur la distance pour séduire. Pas assez pointu/trop grand public pour certains, trop bruyant ou commercial pour d'autres, on peut tout reprocher à Muse, mais certainement pas le réel talent de Bellamy (pour le stylisme, c'est autre chose), excellent musicien doublé d'une aura froide qui captive. À ses côtés, le guitariste Christopher Wolstenholme n'est pas plus expansif, mais le binôme fonctionne à merveille et se fait même émouvant lorsqu'il s'agit d'aller toucher du bout des doigts les fans agglutinés le long de la scène. Sous la carapace et les décibels, l'émotion, palpable.
Mais l'instant d'après, la machinerie se remet en route à coups d'animations live illustrant un peu lourdement les thèmes des chansons. Cheap ? Même pas. Tout passe avec Muse. Pourvu qu'on ait l'ivresse, la transe, le son.