Much Loved
Marrakech, aujourd'hui. Noha, Randa, Soukaina et Hlima vivent d'amours tarifées. Ce sont des prostituées, des objets de désir. Vivantes, complices et émancipées, elles surmontent au quotidien la violence d'une société qui les utilise tout en les condamnant.
Plutôt crue et explicite (ventres, seins, fesses et actes sexuels ne sont pas cachés, ce qui provoqua de sérieuses tensions au Maroc lors de la sortie du film), cette étonnante production franco‑marocaine véhicule l'image d'une certaine prostitution de luxe, également présente en France. Pour le reste, on devine les traits d'une société marocaine misogyne et encore cadenassée par de trop nombreux tabous : l'homosexualité, l'alcool, la drogue, la violence masculine, la corruption, le laxisme, la frustration sexuelle, etc.
Avec ses faux airs de documentaire, ce portrait de femmes esquissé par Nabil Ayouch ne révolutionnera pas le genre mais a le mérite de braquer les projecteurs là où ça fait mal.