Mother’s Instinct
New York, dans les années 60. Alice (Jessica Chastain) et Céline (Anne Hathaway) habitent une banlieue pavillonnaire proprette. Mères de deux garçons du même âge, elles partagent une amitié fusionnelle qui se délitera suite à l’accident mortel du fils de Céline.
Remake américain de Duelles, thriller psychologique (auréolé de neuf Magritte) du réalisateur belge Olivier Masset‑Depasse, lui‑même adapté du roman de Barbara Abel, Derrière la haine (2012), Mother’s Instinct reprend le motif de la banlieue américaine aseptisée en surface et craquelée jusqu’aux profondeurs de l’âme.
D.O.P de formation (directeur de la photographie en France), Benoît Delhomme (Un homme très recherché, Free State of Jones) réalise un premier film bluffant servi par l’incroyable performance de ses deux actrices. La blonde et la brune. Jessica Chastain (également productrice) arbore le look hitchcockien, tandis qu’Anne Hathaway, impeccable dans ses tailleurs très Jackie Kennedy, racontent déjà les failles d’une Amérique rongée de l’intérieur. L’une contre l’autre.
La haie parfaitement taillée qui sépare leurs maisons mitoyennes apparaît bientôt comme une frontière indépassable. La voisine si chère et irréprochable devient cet Autre façonné par la paranoïa ainsi qu’une peur irrationnelle, car le Mal se cache insidieusement dans chaque foyer parfait de l’histoire du cinéma. Une bonne surprise.
