Moscou ne croit pas aux larmes
Dans la Russie soviétique de 1958, trois amies décident de quitter leur province natale afin de tenter leur chance à Moscou. Embauchées comme ouvrières, les jeunes femmes habitent une modeste chambre et partagent aussi bien les coups durs du quotidien que leurs grandes espérances. On les retrouve vingt ans plus tard avec leurs désillusions et des chemins de vie complètement différents.
Structuré en deux parties, le récit de Vladimir Menchov suit le parcours de trois provinciales séduites par la promesse d’une vie meilleure dans la capitale, puis se focalise sur le portrait de Katia (Vera Alentova), mère célibataire d’une quarantaine d’années devenue une brillante fonctionnaire.
En considérant les attentes matrimoniales des deux autres personnages féminins, Luydmila (Irina Muravyova) et Antonina (Raisa Ryazanova), le cinéaste exporte les mentalités rurales dans le Moscou bouillonnant des années Khrouchtchev, bien qu’un ancrage historique ne soit pas clairement marqué à travers cette radiographie toute en légèreté de la jeunesse.
Le long des deux décennies suivantes, seule Antonina, alors femme au foyer, n’a pas subi les cahotements du temps, tandis que le mariage de Lyudmila est un échec, Katia, rompue à la solitude, rencontre Gosha (Aleksey Batalov, magnifique acteur que l’on retrouve dans Quand passent les cigognes de Mikhail Kalatozov, 1958) qui vient bousculer ses convictions et sa vie de femme indépendante.
Prodigieusement tendu vers un horizon des possibles, Moscou ne croit pas aux larmes donne une seconde chance à son héroïne, « À 40 ans, la vie ne fait que commencer ». Oscar du Meilleur film étranger en 1981.