Mort d'un pourri
Xavier Maréchal apprend que son ami, le député Philippe Dubaye, a tué un collègue parlementaire et lui a volé un cahier compromettant nombre de politiques connus. Mais après l'assassinat de son ami, Maréchal va tout risquer, même un scandale national, pour démasquer l'auteur du crime.
Alain Delon offre ici un personnage complexe et mystérieux mû par de « vieilles » valeurs d’amitié et de fraternité, très éloigné des purs vengeurs violents et monochromes qu’il incarnera plus tard. Servi par un scénario signé Claude Sautet ‑homme de l’ombre absent au générique‑ et les dialogues ciselés de Michel Audiard, le film dénonce avec sérieux l’ambiance et les magouilles de la fin des années 70. Bizarrement (ou pas), beaucoup de répliques résonnent avec une actualité plus proche de nous.
Delon, acteur et producteur, est épaulé par un casting impeccable de fidèles (Maurice Ronet, Michel Aumont, Mireille Darc, Daniel Ceccaldi), par un Georges Lautner qui opte pour une mise en scène dépouillée bienvenue ainsi que par une musique inoubliable jouée par le saxophoniste Stan Getz et composée par Philippe Sarde. Un film d'une grande noirceur à redécouvrir.