Mongol
On se souvient de Mongols d'André De Toth avec Jack Palance, mais aussi de Frontière chinoise, le dernier film de John Ford, dans lequel une mission chrétienne implantée à la frontière de la Mongolie vivait dans la terreur de Gengis Khan et ses sbires.
Avec Mongol, Sergei Bodrov (Le prisonnier du Caucase, Les nomades) choisit de retracer le parcours de celui qui unifiera la Mongolie à la fin du XIe siècle, et de ne pas céder à la représentation caricaturale de Genhis Khan comme monstre sanguinaire.
« L’histoire de Gengis Khan, explique Bodrov, provient d’un poème trouvé à la fin du XIXe siècle, traduit du mongol vers le chinois. Pour les Mongols, c’est la référence absolue, une sorte de Bible. Lorsqu’ils font un film sur Gengis Khan, ils suivent à la lettre chaque ligne de ce poème dont l’original a été perdu. J’ai d’abord pris les faits qui me paraissaient véridiques. Dans ma version, Gengis Khan est quelqu’un de vivant, un être humain à part entière. Le film s’arrête lorsqu’il est déclaré "Maître de l’Univers" ».
Très inspiré des grandes fresques de Kurosawa (Ran surtout) et du naturalisme de Terrence Malick, Mongol a le mérite d’éclairer d’un jour nouveau l’une des figures les plus controversées de l’Histoire de la Russie. Mais le film, un brin académique, peine à retrouver le souffle de ses modèles.